• N'est-ce point là l'heure du café ?

    Alors vite à ma casserole pour y déverser le breuvage noir... n'oublions pas d'allumer la plaque... attendons que le liquide frémisse... préparons la tasse dans laquelle patientent un fond de lait et deux morceaux de sucre... puis prenons un peu de tabac dans la blague... étalons-le sur la feuille à cigarette... la colle visible, en haut... Chaque extrémité entre pouce et index, tournons la feuille en coinçant le tabac puis faisons une petite pression des pouces au milieu... encore un petit tour et léchouillons légérement la colle... d'un geste léger du pouce et de l'index scellons la cigarette... enfournons-la et allumons-la... fumons-la... buvons le café... regardons la télé... profitons de la vie...


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  • Nietzsche : « Périssent les faibles et les ratés ! Et il faut même les y aider ! »

    Les textes des grands philosophes recèlent parfois des phrases excessives, voire inadmissibles. Ainsi cette déclaration d'une rare violence, écrite par Nietzsche dans sa dernière oeuvre achevée, L'Antéchrist. Ecart sans excuse ou provocation salutaire ?

    Cette formule terrible a inspiré à François Mauriac une scène savoureuse, dans Le Baiser au lépreux, paru en 1922. Le héros, Jean Péloueyre, est si laid que son entourage le ­rejette. Fils de bonne famille, il vit en reclus dans la maison de son père. Sa santé est médiocre, il est hypocondriaque. Lorsque Jean ­Péloueyre tombe par hasard, en ouvrant un recueil de morceaux choisis de Nietzsche, sur cette condamnation sans appel des « ratés » et des « faibles », il se sent meurtri. Il a l'impression que le philosophe allemand en a après lui. Car il se sait « voué au néant », condamné « au célibat et à une mort prématurée ». La phrase de Nietzsche le renvoie à ses échecs.
    « Périssent les faibles et les ratés ! Et il faut même les y aider ! » Nietzsche pensait-il sérieusement qu'il fallait éliminer de la surface de la Terre tous les faibles – les indigents, les malades, les handicapés – pour ne laisser vivre que le meilleur de l'espèce ? Une interprétation aussi littérale du passage de L'Antéchrist serait abusive. Le véritable ennemi de Nietzsche, c'est la morale chrétienne. « Périssent les faibles et les ratés ! », ce n'est pas là l'énoncé d'un programme, mais une inversion provocante du message du Christ : « Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux ! Heureux les affligés, car ils seront consolés ! » (Mt, V, 3).
    Nietzsche critique de façon radicale les valeurs morales du christianisme, parce qu'elles lui paraissent hypocrites. Si les prêtres font l'apologie de supposées vertus, comme la pauvreté, l'humilité, l'obéissance, c'est, selon lui, pour mieux asservir la population. Pour convaincre leurs ouailles de renoncer à leurs rêves de grandeur, pour les priver de toute volonté de puissance et les encourager à obéir à leurs maîtres. Ces thèmes sont développés dans la première partie de la Généalogie de la morale et dans L'Antéchrist. Plus qu'aux ratés, c'est aux ecclésiastiques que le philo­sophe destine ses flèches. Il les soupçonne d'être faux et manipulateurs, de ­conseiller aux autres de ne pas jouir des bonheurs terrestres, sans s'appliquer à eux-mêmes leurs préceptes. L'Eglise est prospère, pourtant elle donne des leçons d'abnégation : comment ne pas s'offusquer d'un tel paradoxe ?
    « Périssent les faibles et les ratés ! » : bien sûr, le lecteur qui tombe sur cette formule, dès les premières pages de L'Antéchrist, peut considérer, à l'instar de Jean Péloueyre, qu'il fait lui-même partie du lot des médiocres visés par Nietzsche – et alors il se sentira agressé. Mais la phrase du philosophe est rusée : tonique, elle invite le lecteur à donner son assentiment, à se ranger implicitement aux côtés des forts, de ceux à qui sourit la réussite. Pourquoi chaque individu, avec son amour-propre bien placé, ne se sentirait-il pas au-dessus de l'espèce ? Voilà le piège que tend ici Nietzsche à son lecteur : il l'invite à se débarrasser de toute compassion, à faire fi des autres pour triompher.
     

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  • Les fabriquants d'antidépresseurs ont tendance à ne publier que les résultats des essais cliniques qui donnent des résultats positifs, ce qui donne une fausse image aux médecins et aux consommateurs de l'efficacité réelle de ces médicaments, selon une analyse parue dans le New England Journal of Medicine.

    Dans les essais dont les résultats sont publiés, environ 60% des gens qui prennent un antidépresseur rapportent un soulagement significatif des symptômes de la dépression comparativement à environ 40% de ceux qui prennent un placebo (c'est-à-dire qui prennent un produit inactif alors qu'ils croient prendre un antidépresseur).

    Mais quand les essais moins positifs, non publiés, sont pris en considération, l'avantage des antidépresseurs diminue: ils sont plus efficaces que les placebos mais par une marge modeste, conclut le rapport.

    Selon les analyses de Dr Erick H. Turner, de l'Oregon Health and Science University et ses collègues, l'efficacité des antidépresseurs, si l'on tient compte de l'ensemble des résultats incluant ceux qui n'ont pas été publiés, serait inférieure à ce que prétendent les recherches individuelles de 11% à 69%.

    Parmi 74 essais cliniques, portant sur 12 antidépresseurs, soumis à la Food and Drug Administration (FDA) par des compagnies pharmaceutiques faisant une demande d'autorisation de mise en marché, 31 % n'ont jamais été publiés dans des revues médicales parce que leurs résultats ne démontraient pas une efficacité significative ou une innocuité satisfaisante.

    Parmi les études ayant donné des résultats négatifs ou discutables, 89 % n'ont pas été publiées ou l'ont été avec une présentation des résultats sous un jour favorable.

    Dans les essais publiés dans les revues scientifiques, 94 % ont abouti à des résultats positifs. Alors que l'analyse par la FDA de toutes les études effectuées sur ces antidépresseurs, incluant celles qui ne sont pas publiées, indique que seulement 51 % d'entre elles ont donné des résultats positifs.

    Ce phénomène, est dénoncé depuis une quinzaine d'années par certains chercheurs et a fait les manchettes des journaux en 2004 lorsque le ministre de la Justice de l'État de New York a intenté un procès au fabriquant GlaxoSmithKline pour avoir caché des informations sur les résultats d'essais du Paxil, raconte le Dr Turner.

    La compagnie a finalement été condamnée à une amende et obligée à rendre publics sur son site Web les résultats de tous les essais cliniques qui avaient été effectués avec cet antidépresseur.

    Selon le DR. David Cohen, professeur à l'École de travail social de l'université internationale de Floride et chercheur au GEIRSO-UQAM, interrogé par Le Devoir, «cela veut dire qu'une étude sur deux montre que l'antidépresseur est aussi bon que le placebo. Or il faut aussi prendre en considération le fait que les études ont souvent un biais en faveur du médicament. Les études sont méthodologiquement faites pour que le médicament ressorte comme étant supérieur au placebo.»

    «On use de diverses manoeuvres pour que le médicament apparaisse sous un jour le plus favorable possible. Par exemple, on exclut souvent les personnes qui répondent très bien au placebo au tout début de l'étude afin de rehausser les résultats potentiels positifs que l'on attribuera au médicament».

    «Malgré tout cela, la moitié des études n'arrivent pas à démontrer la supériorité de l'antidépresseur par rapport au placebo. L'antidépresseur moderne est un placebo commercialisé avec une publicité. Il a peut-être un effet psychotrope, mais celui-ci est augmenté par la publicité qui réverbère partout, par les cliniciens qui sont optimistes et par l'attente créée chez le patient», lance David Cohen.

    Sources:
    Le Devoir
    New York Times
     

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  • Nous partîmes à deux et par un prompt non-existant renfort nous vîmes toujours à deux en arrivant à bon port... Bruno as-tu des Euros ? Tout autre que moi-même le prouverait sur l'heure !

    Deux nous fûmes moi et mon vélo car finalement je décide contre aller faire les courses à pied et bien m'en prit car à vélo c'est plus rapide qu'à pied et le froid a moins de temps pour s'installer sur moi...

    J'installe donc le vélo à la feraille (tiens ? Ce mot n'existe pas ? Oh pardon, c'est ferraille) de l'emplacement du rangement à vélos pour me diriger d'un pas sûr et certain vers les portes qui se séparent quand on s'approche un peu trop près d'elles... même qu'une fois que je marchais trop vite j'ai presque rentrer dedans... je passe le sas, les secondes portes qui coulissent, fais cinq pas puis tournique (du verbe tourniquer : passer par le tourniquet), prend à droite un panier profond à long manche et roulettes plutôt qu'un panier à anses et file sur la gauche...

    Tout de suite mon esprit est torturé par la question... à savoir : qu'est-ce que j'achète ?

    Du lait, du sucre et de la brioche... là est l'essentiel...

    De la confiture de fraises ?

    La confiture qui dégouline par les trous de la tartine et colle aux doigts ? Je n'en prends point et c'est sur les immenses congélateurs à ciel ouvert que je m'en traîne pour y plonger un bras sûr et fort qui happe la boîte aux trois pizzas... sauf que cette boîte n'en a qu'une de pizza et ça me paie plat... me plait pas, pardon...si y en a pas trois, j'en veux pas et je change de crémerie car de l'autre côté j'entends le cri du camembert imitant la mie blanche à la croûte dorée qui lui murmure des mots tendres avant de plonger tous deux, unis pour l'éternité dans l'amour et dans la mort, dans un bol de café au lait sucré...

    Un saucisson pur porc ?

    A découper en rondelles, à apprécier avec un Mouton-Rotschild dans un gobelet en plastique car le luxe n'a pas de prix et le verre n'est que prétendre à une richesse d'apparat qui nous fait valoir aux yeux des autres et non des notres... parce qu'au fond qu'est-ce qu'on en fait du regard des autres ? Je me regarde furtivement dans le miroir de la salle de bain une fois par mois quand je sors de la baignoire et c'est assez comme la baleine qui s'échoue sur la plage de sable fin des mers australes pas si fixes que ça !

    J'opte pour une assiette anglaise, à apprécier avec les pommes-de-terre bouillies à l'eau du robinet car le luxe c'est de vivre comme le peuple quand on est pété de tunes (ou thunes, les deux s'écrivent)...

    Le camembert j'en prends deux... je me réserve toujours...

    Du steack passé à la moulinette, le moins cher parce que c'est mes sous et j'en fais ce que je veux...

    Un paquet de biscuits de Nantes et je charge sur les caisses qu'on ne peut éviter sous peine de rester coincé dans la quatrième dimension... derrière moi une dame d'un âge certain tenant en ses mains un seul et unique bocal de cornichons... c'est tout ce que vous avez ? Passez devant moi !

    Merci dit-elle, et au moment qu'elle passe je lui croche le pied et elle s'étale la gueule par terre...

    Ayant assouvi mon pouvoir d'achat je peux rejoindre mon vélo que je leste les poignées du guidon de deux sacs en plastique au poids plus ou moins symétrique et selle mon séant et pédale mes pieds...

    Ca descend pour rentrer (à l'aller ça monte pas fort mais ça monte quand-même) et bien vite j'aperçois ma parabole qui trône sur le toit de tuiles rouges que ni la pluie, ni la neige, ni le vent, ni le soleil, ni les oiseaux qui s'y posent ou chient dessus ne pourront jamais désintégrer... ne parlons pas trop vite car la tempête de 1999 peut fort bien revenir...


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