Y a l'autre qui tond la pelouse... on ne tond pas la pelouse le mercredi ! Surtout quand c'est un mercredi que je travaille pas...

Ah mais oui... mercredi jour des enfants... pas d'enfants à l'école, on en profite... surtout quand c'est pour tondre la pelouse de la cour de l'immeuble au troisième étage duquel j'habite... voilà... c'est dit...

Et, pire, il fait chaud... et , pire, c'est fait pour me déplaire...

Ca devrait pas exister le chaud...

Je déclare le chaud persona non grata et la personne peut se gratter... voilà...

Avec ça je peux pas parler vite... écrire selon la vitesse que ne m'ôte pas la chaleur... je peux pas cracher, je peux pas siffler, je peux pas dire passe le poivre pénétrant la patate pliée pertinamment dix fois de suite... même pas une fois d'ailleurs... alors y mettre de la vélocité faut pas qu'on en cause...

Justement le vélo... interdit de rouler en vélo qu'il a dit le docteur urgentiste... et un arrêt de travail jusqu'à lundi... d'ici là ça ira... le vélo était sous l'abri à vélo de l'usine, il est maintenant dans le local à karcher pour pas qu'il se fasse piquer... il est pas obligé de se faire piquer m'enfin six jours tout seul on sait jamais... j'espère qu'il n'a pas peur dans le noir...

Que se passe-t-il donc ainsi que je dois-je pas rouler en vélo pendant mon arrêt de travail ?

Fait moins chaud d'un seul coup... ça va pour l'instant... il est 17h36 et Rugby est prêt pour manger... il a pas à le dire puisqu'il me le télépathe... mon chat est télépathe... parfaitement !

Tigresse est sur le frigo... elle n'a pas la tête tournée vers moi... ça veut dire qu'il n'est pas encore l'heure de manger...

Je parle le langage des chats...

J'en étais où ?

Arrêt de travail...

Dimanche matin je me réveille avec une pointe qui s'enfonce dans mon oreille... ce n'est qu'une impression et ça fait pas si mal que ça... c'est ennuyant plutôt qu'autre chose... je me dis ça va passer et ça passe... ça reviendra un peu le soir... entre deux je me dis ce doit être une dent et je prends demain rendez-vous chez le dentiste...

Lundi matin la pointe est là... pas plus qu'hier... la journée au boulot passe... aprés la journée de boulot je file chez le dentiste...

Il est 17h48...

Il est 17h52...

Entre deux Rugby est passé entre le clavier et l'écran... j'ai regardé derrière et je vois que Tigresse me regarde !

J'ai compris que c'est l'heure de manger...

Ils ont mangé...

A la porte du dentiste je sonne et j'attends... je me dis c'est long... j'ai pas l'heure sur moi qui me fait penser le temps c'est le temps qu'on passe sur Internet qu'on croit qu'il passe vite alors qu'il passe doucement... c'est pour ça qu'on dit qu'on passe des heures sur Internet alors qu'on y passe que de longues minutes... je resonne... la porte s'ouvre...

Quand est-ce que ça vous arrange me demande le soigneur de dents... l'aprés-midi à partir de 15 heures je dis... ça fait la fin du mois il dit... c'est bon je dis... le 30 juin à 15 heures alors il me demande... très bien je dis...

très bien ce dentiste... on se connait depuis la fin des années 1980... j'ai pas été le voir souvent en quelques 25 ans... parce que j'oublie que la prévention est importante et vais le consulter quand j'ai mal...

Mardi matin je me réveille avec la pointe allégée et comme un torticolis... j'ai du mal positionner mon sommeil me dis-je...

Je vais au boulot sans encombre... je travaille sans encombre... je prends mes pauses sans encombre...

Sauf que... ma bouche a du mal à se fermer sur le gobelet et je fais attention pour avaler...

Curieux me dis-je... je vais me voir dans un miroir au bout du passage qui longe les trois rotatives pour voir que mon oeil gauche est plus ouvert que l'oeil droit... en fait on dirait qu'il ressort plus car la paupière plus relevée donne l'impression qu'il va faire du Tex Avery... et la bouche je regarde aussi mais ne vois rien si mon oeil attire plus mon regard...

Je retourne en atelier dire à un collègue que je l'ai à l'oeil... ou alors il va rouler par terre il répond...

Je vais voir le chef... chef t'as vu mon oeil ? T'as mal il demande... non je dis... qu'est-ce qui t'arrive il demande... je lui explique la pointe et le torticolis et la dent que je crois être coupable pour ce qui est de la pointe...

J'aime bien écrire avec des mots simples afin que je remplisse des pages et des pages... il en faut du temps et du défilement... et les répétitions me reposent puisque je ne vise plus le Nobel de littérature... encore moins le Goncourt quoique ça rapporte du pognon paraît-il...

Le chef me dit on va voir le médecin... le médecin du travail est là aujourd'hui je demande... on va voir ton médecin il répond... il est là ce matin il redemande... normalement oui je crois je réponds...

C'est bon car mon médecin consulte au village... je peux y aller à pied...

Ca se passera pas comme ça... le protocole est lancé car sans le dire mon chef me considère comme cas inquiétant...

Le collègue que j'avais à l'oeil qui roule par terre m'accompagne à l'infirmerie... tout ce qu'il a à faire est de rester avec moi tandis que j'attends assis...

Le chef arrive et fait le numéro 15 au téléphone... il cause et explique et me regarde et dit et oui et non... il me pose les questions que lui pose le médecin et me tend le combiné... le médecin se présente et me pose des questions auxquelles je réponds plus haut dans le texte... je comprends que comme je suis pas aux portes de la mort le médecin me dit d'aller aux urgences...

On y va... ambiance bon enfant... l'ordinateur de bord annonce que l'essence se fait rare... il reste 80 km avant la panne sèche...

Arrive les urgences... accueil... j'explique... asseyez-vous on va vous appeler (un l deux l je le saurais jamais)...

Mon chef me dit tu appelles (2 l c'est bon... non ?) qu'on vienne te chercher...

J'attends... j'ai pas le temps de feuilleter un magazine que j'entends mon nom...

On me fait passer avant tout le monde... il n'y a qu'une autre personne...

On prend ma tension... on met un truc au bout de mon doigt... on m'enfonce un truc dans l'oreille (pas la pointée mais l'autre) ce qui me fait marrer... on me fait un piqûre de cortisone... on me prescrit des médocs et un arrêt de travail jusqu'à lundi... le docteur urgentiste m'envoie des bisous et des clins d'oeil et précise que je dois faire ça un milliard de fois par jour pour la rééducation qui est très importante...

Bien entendu qu'il plaisante pour le milliard puisque c'est pour insister sur le fait d'envoyer des bisous et des clins d'oeil le plus souvent possible...

Je repasse à l'acceuil où on me donne les papiers pour payer... je demande si je peux rouler en vélo... le médecin urgentiste qui passe dit un tonitruant non... c'est bon je dis...

Bon... j'ai tout raconté...

Je vais voir mon médecin normal demain matin... aux urgences j'ai oublié de préciser que je me suis pris un gadin il y a quelques semaines (en septembre je crois) qui m'a fait heurter le trottoir avec la joue... ça a peut-être jouer un rôle dans ma paralysie faciale naissante...

J'ai oublié de préciser que le médecin du SAMU au téléphone m'a dit que c'était une paralysie faciale naissante...

Voilà...

Il est 19h55...