Bon... oh punaise j'suis pas aidé... ça va faire des semaines que j'essaie de me réveiller tous les matins... et ça en fait des matins, une pelletée de matins... j'ai beau me frotter les yeux devant le miroir de la salle-de-bain et me faire des grimaces, me raser et me brosser les dents et me passer les doigts dans mes cheveux coupés courts et me gratter le menton en me demandant si je me rase ou si j'attends le lendemain... et ça fait une paire de lendemains... me suis rasé hier aprés-midi c'est pour dire...

Bain, rasé, chemise et pantalons propres voilà qu'on m'emmène au restaurant... L'arbre vert à la salle blanche murée de peintures abstraites qu'aiment qui veut... table ronde nappée blanche et vaisselle bien en place avec trois verres en rempart de l'assiette... en cinq exemplaires... on y ajoute couteaux, fourchettes, petite assiette pour le pain (au choix campagnard ou avec des petites graines dedans reservis à volonté) et pour couronner le tout les menus, la carte des vins et la carte des desserts (toutefois cette dernière n'est présentée qu'à la fin du repas)... détails succints d'une table qui n'est rien sans les convives qui sont autour à attendre et discuter...

Discuter, en profonde connaissance, de l'accession de Boulogne-sur-mer en Ligue 1... on dit ce qu'on peut, surtout moi, on dit ce qu'on sait, surtout deux et peut-être même trois, et on dit ce qu'on a entendu d'une oreilles distraite, surtout le cinquième convive... un qui n'y connait rien, un qui ne connait que le foot de Boulogne (et encore je suis large), deux pour qui la vie sans le foot ne mérite pas d'être vécue (non, je déconne) et un pour qui il n'y a pas que le foot dans la vie...

Fi de la discutaille nous en arrivons à la boustifaille... les choix sont faits : Les entrées en lapin en gelée côtoient les entrées de homard (décarapacé) ainsi que l'entrée fracassante d'un bidule qui n'a pas l'air dégueu dont j'oublie de quoi c'est... et autres... les plats principaux : Le boeuf et ses asperges ficelés dans une mini-tranche de jambon accompagné de la purée cassante et grillée (hein ? Rien... c'est pas grave), la sandre blanche et sa sauce et quelque machin, le jambon-purée (c'est une blague)... les vins : Du blanc et du rouge, Alsace et Bourgogne... de l'eau gazeuse et de l'eau plate (c'est pas du vin)... les apéritifs servis en milieu de repas (non bien sûr, c'est juste que j'ai oublié d'en parler avant le repas) qui sont une bière, un jus de pomme, un qui rit assis, un whisky-glace et un apéro sans alcool... une poire-william en digestif (je le mentionne avant que d'oublier)... les desserts seront : des boules de crème glacée, parfum au choix... langue-de-chat façon mille-feuilles avec chantilly et parfum de fraise accompagnée de sa fraise tranchée... fraises natures sucrées et ô mon Dieu ça avait l'air très bon...

Puis vient la note que je regarde d'un regard dédaigneux et tend un billet de cinq cent vingt-deux Euros d'un geste assuré en y ajoutant d'une voix magnanime et magnifique qu'ils peuvent garder la monnaie...

Puis nous sortons, nous au-revoirons et me fais remercier de l'invitation et vive Boulogne en Ligue 1 et chacun repart chez soi chacun dans sa voiture et moi avec mon chauffeur... sauf que nous sommes quatre à nous retrouver chez un collègue du village du restaurant pour une paire de bières et de cafés, une discussion tardive et trois parties de baby-foot...

Enfin vient l'heure d'y aller... on a pas que ça à faire car la nuit est faite pour dormir...

La photo c'est au premier-plan la table où nous mangeâmes... ajoutez-y un couvert... la photo n'est pas de moi, ni de l'un de nous... elle est du site du restaurant...