Je suis devant l'écran, un cigarette au bec, la tasse de café sur le côté du bureau, l'autre zig à la télé est un Chinois qui parle Anglais avec l'accent Américain (car les Chinois aiment bien les Américains) et il m'empêche de me concentrer. La fumée de cigarette qui me monte dans l'oeil m'empêche de voir car il larmoie à cause d'elle. La cigarette est éteinte, le café est bu avant d'être totalement froid et donnez-moi une minute, je change de chaîne.

Voilà... les infos sur la télé Portugaise. Ils causent du rejet du traité de Lisbonne par les électeurs Irlandais. Et là on voit notre président avec des sous-titre en Portugais. Maintenant on dirait un reportage sur une exposition. Je comprends que dalle. J'attends de voir ce qu'ils font aprés les infos. William, joueur de Boavista, réclame six cent mille Euros. Je sais pas pourquoi, je comprends pas le mot « divida ». J'ai pas entendu, j'ai lu en bas de l'écran. De l'écran de télé, on sait.

Laissez-moi ouvrir la fenêtre.

Tout à l'heure je vois Tigresse sortir à reculon d'une jambe de mon pantalon. Je l'ai pas vu entrer, je l'ai vu dedans avant qu'elle sorte. Et qu'est-ce qu'il fait le pantalon dans le salon ? Comme j'avais chaud, je l'ai ôté et je l'ai jeté sur le sofa. Et puis voilà. J'ai gardé le tee-shirt car il faisait frisquet.

Frisquet ou chaud ? J'avais chaud aux jambes et froid au haut du corps. C'est pas difficile à comprendre.

En parlant de comprendre, je change de chaîne.

Télé Marocaine. Interview de la très connue chanteuse Libanaise. Son nom est apparu deux secondes. C'est quoi son nom ? Et c'est la fin des infos sur la télé Marocaine. C'était en Français. Maintenant la pub en Arabe. Les programmes sont en Français et la pub en Arabe. Samedi ils passent « Les experts ».

Et maintenant la télévision de Cuba. Ils causent du Ché.

Laissez-moi fermer la fenêtre. Me chauffer un café, ça me permet de me dégourdir les jambes.

Qu'est-ce qu'ils font à la télé ce soir ? Je n'achète plus le programme depuis belle lurette. Avec Internet je le trouve. Je peux pas aller voir, trop peur de perdre ce que j'écris. Car ce que j'écris c'est ce que j'écris, et ce que j'écris j'aime le relire. J'aime le relire parce que je m'aime plus que tout. C'est ainsi et il n'y a pas à revenir là-dessus.

J'ai eu un instant de flottement à cause de je voyais pas où était passé le à.

J'aime m'écrire. J'aime me parler. J'aime m'écouter. Je m'écoute tellement que je n'écoute pas les autres. Enfin ça dépend. Si on me donne, j'écoute. Si on me demande, j'écoute pas. Je donnerais quand j'aurais un trop-plein pour moi et pas avant.

Je comprends pas l'Espagnol parlé à Cuba. Je comprends pas l'Espagnol tout court. Mais ça cause avec nostalgie du Ché. Ca s'entend au ton. Et puis la musique elle est douce, triste.

L'avation Française survole depuis hier les positions rebelles du Tchad. C'est qui les méchants au Tchad ? Les Français défendent toujours les gentils n'est-ce pas ? C'était la télé OCCA 1 W3. Programmes terminés.

Et le temps passe. Les chats s'endorment gentiment. Il y a du foot en ce moment. Depuis que la Suisse est éliminée ça ne m'intéresse pas. Une fois, quand il était bébé, Rugby a essayé de choper le ballon de football. Il était installé sur la télé. Ca l'amusait.

Et le temps passe. Et nous ne sommes que de passage. Et il pleut sur le juste et sur l'injuste. Et le soleil brille pour tous.Et nous regardons passer le temps, et nous en temporisons ses passages. Et nos regards passent, et ainsi passe le temps. Le passage du temps n'est qu'éphémère et ainsi va la vie. Le temps est de notre côté car nous sommes en plein dedans. Nous avons le temps, nous prenons le temps, le temps passe trop vite, nous avons le temps de prendre le temps au passage. Mais il ne fait que passer. Il est de notre côté, nous le subissons, il est notre allié mais il ne l'est pas. Nous ne faisons que le suivre.

J'ai déjà du mal à me suivre, ce n'est pas pour suivre ce qu'on ne peut pas attraper.

J'arrête pour ce soir de lui courir aprés. J'arrête pour ce soir de me parler.