Hier j'ai sorti le vélo... l'était pas en forme, un peu à côté de ses godasses, voire tristounet... je l'ai emmené faire un tour, le balader dans la campagne profonde pour lui changer les idées et lui faire prendre l'air... (Merde ! Y a un piaf qui chante là dehors et il me coupe dans mon inspiration... il va la fermer sa grande gueule, oui ?)... nous allâmes fesses sur selle, pieds sur pédales, mains sur poignets du guidon, le long du chemin de hâlage à nous bronzer les âmes au soleil de l'éternel ciel qui nous regarde... (Fait chier ce zoziau ! Peut pas aller bouffer un insecte ? Il parle pas la bouche pleine !)... le chemin était terreux et ferme, les cailloux qui s'y perdaient étaient évités d'un bon coup net et précis du guidon... de l'autre côté du chemin, faisant face à la rivière, le champ labouré laissait deviner ces grands épis de maïs qui assez tôt érigeraient leur fruit fiérement vers ce même ciel dont l'éternité bronze nos âmes d'un soleil radieux que seuls les nuages noirs d'idées ténébreuses tentent de nous faire porter la responsabilité... (L'oiseau je vais le pulvériser !)...

C'est mal écrit... c'est la faute à l'oiseau... quelle idée de chanter au printemps ! Peuvent pas chanter quand je suis pas là ? Quand je suis à l'usine ça lui donne un peu plus de huit heures pour chanter... quand je suis là il a qu'à bouffer, dormir, bâtir son nid et fermer son bec... ou se faire bouffer, autre façon de se taire...

Terminé, fini... mon inspiration est désinspirationée, plus rien ne vient, plus aucune idée... tout ça c'est la faute à l'oiseau...